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Plume de Nat
30 mai 2012

De moins en moins je deviens ce que je suis mais je deviens ce que je suis en train de faire (l’écriture)

Voilà donc le sujet barbare du jour, pardon Hervé, sortir de cette consigne quelque chose, comment faire la seule question est là, écrire un texte banale simplement pour dire de l’écrire ou écrire enfin et se réaliser en tant qu’écriture.

Je suis une femme, comme vous pouvez le constater et l’écriture est une sorte d’exutoire, mais elle est aussi pour moi un rêve d’enfant que je tente de réaliser, 40 ans juste passés et me voilà aux portes d’un atelier en retard. Le sujet m’intrigue. Me pose question. Et plus, je dirai qu’il lance mes doigts sur ce clavier comme s’ils avaient quelque chose à dire, le miracle se serait-il réalisé. Une danse perpétuelle de lettre qui se suivent et qui ont une signification comme si par le simple fait de les écrire je réalisais le sujet.

Une phrase en entrainant une autre la longue file des mots qui se succède ne veut plus forcément dire quelque chose. Moi qui te nargue depuis des décennies. Voilà que je me réalise que j’exulte, que je sors de toi comme si il était possible que j’y aie vécu une fois une seule. Ton âme tourmentée par ce même sujet ne s’est –elle pas rendue compte qu’elle me permettrait de m’exprimer moi la muette qui subit tes mots ?

Alors je peux me permettre n’importe quel délire du moment qu’il vient de moi et non de toi, laisses moi guider tes doigts et tu finiras par voir en moi ce que tu fais. De ce silence que tu m’impose monte une perpétuelle renguaine, retrouvé ou non cette logique qui te permettent d’écrire des choses censées ou me laisser enfin exprimer mon existence complète. Savoir si aujourd’hui tu deviens ce que tu es ou tu deviens moi.

J’ai longtemps écouté ton âme comme si elle avait une substance à mon existence, mais il n’en est rien. J’ai aussi tourné autour de toi quelque fois pour savoir ce qu’il en était, ce que tu avais dans les tripes, mais vides, toujours vides, les sujets étaient. Alors aujourd’hui dans une joie sans comparaison je suis en mesure de te dire de te taire et de me laisser parler pour toi, pour nous. Je suis ce que tu ne réalises pas une part de toi que tu tentes de construire par des mots alignés sur une trame inexistante, et même si rarement je finis par prendre le mot au pieds de la lettre, je ne cesse de tenter de t’induire en erreur quand tu tape, un E à la place d’un A et voilà le tour est joué, il te faut reprendre là où tu en était, ta mémoire volage semble te dire que telle était la suite imaginée, mais j’ai créé par ce E à la place du A  une nouvelle fin, une nouvelle suite. Je suis en train de me réaliser complétement en tant que toi, je finis par comprendre ce que tu peux supposer écrire plus tard, ce que les mots suivant, voudront dire, je te connais si bien, mais non, jamais je n’ai pu exprimer avec tel élan et telle volonté ce que tu fais, ce que je suis. Jamais tu ne m’as donné la place de réaliser à mon tour une succession de mots qui me permettraient enfin de te dire que oui, évidement tu sais écrire, que oui évidement tu peux écrire, mais que sans moi, jamais tu n’écriras.

Tu t’es étanchée, as-tu assouvis ta soif ? T’es-tu liquéfiée ? Je ne crois pas, tu as tenté de t’échapper, comme s’il t’était possible de t’échapper, tu ne serais pas là, maintenant en train de suivre sur ton clavier enfin encore et toujours le dictat de mes mots.

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